Jamais les salariés français n’ont autant investi dans leur entreprise. D’après le Panorama 2025 d’Eres, l’actionnariat salarié a atteint des sommets en 2024 avec 43 opérations collectives et plus de 4,7 milliards d’euros levés. La France reste le champion européen de ce dispositif d’épargne participative.
Une décennie d’essor continu
Entre 2014 et 2024, plus de 385 opérations d’actionnariat salarié ont été recensées, représentant 35 milliards d’euros d’augmentations de capital. En 2024, 37 entreprises du SBF 120 ont lancé une offre à leurs collaborateurs, avec un montant moyen souscrit de 5 943 euros par salarié, en hausse de 9 %.
Le mouvement touche désormais plus d’un tiers des salariés du SBF 120, soit 2,4 millions de personnes, et dans six groupes, les employés sont devenus majoritaires au capital. Le BTP reste le secteur phare, avec un taux de participation de 11,3 %, loin devant la moyenne de 3 %. Bouygues, Eiffage et Vinci se distinguent, cumulant à eux seuls près d’un quart du total des montants collectés.
Fidélisation, performance et culture d’entreprise
L’actionnariat salarié ne se limite pas à une simple incitation financière. Les plans collectifs proposés par les entreprises comportent en moyenne une décote de 19,3 % sur le prix d’achat des actions, et dans 75 % des cas, elle dépasse 20 %. Résultat : entre 2006 et 2019, les salariés actionnaires ont été gagnants dans 82 % des cas, et jusqu’à 93 % avec abondement.
Selon Eres, ces dispositifs favorisent la fidélisation : le taux de départ volontaire n’est que de 8,1 % dans les entreprises concernées, contre 12,1 % ailleurs. « Le BTP est exemplaire, observe Mathieu Chauvin, président d’Eres. Le plus grand plan collectif de 2024, d’un montant de 685 millions d’euros, a été mené dans ce secteur. »
L’actionnariat salarié apparaît ainsi comme un vecteur puissant de confiance et d’appartenance, au moment où la France s’impose comme la référence européenne du partage de la valeur.